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MINISTÈRE DE LA POLICE GÉNÉRALE
Premier état des renseignements sur la situation du commerce et des manufactures
1811


État des manufactures : le nombre des ouvriers est-il plus considérable en 1811 qu’en 1810 ?

Loiret — Le nombre des ouvriers dans les manufactures de bonneteries de couvertures, de filatures est diminué. Les mécaniques en sont la cause. Les raffineries qui occupaient beaucoup d’ouvriers, sont sans activité faute de matière première.

Oise. — Les manufactures languissent ; le nombre des ouvriers en est considérablement diminué.

Somme. — Le défaut de débouchés aux produits des manufactures a fait cesser le travail ; les villes, bourgs et villages sont encombrés d’ouvriers sans occupation.

Eure. — Les manufactures, très nombreuses dans ce département, sont en général diminuées d’un quart ou d’un cinquième. Depuis un an, les draperies et les tanneries, branches principales d’industrie, sont diminuées d’un tiers ; on compte 11 069 ouvriers sans emploi.

Nièvre. — Il y a dans ce département 165 tant haut-fourneaux, forges, verreries que manufactures de faïence et de poteries, occupant 4 632 pères de famille. Une population à peu près semblable est occupée à l’exploitation et au transport des bois destinés pour Paris. La cessation presque absolue du commerce a presque anéanti ces établissements, et la majeure partie de ces ouvriers est sans travail.

Rhône. — Plus de 200 ouvriers viennent de quitter la manufacture de mousseline de Tarare. Les manufactures de soieries sont dans un triste état. En 1810, le nombre des métiers battans était de 14 694. En ce moment, il n’est que de 2 400 à 2 600. Cette diminution tient au défaut de commandes de la part de l’étranger.

Manche. — Les filatures de coton, les fabriques de calicot et de coutil sont dans la plus grande détresse et à la veille d’être fermées.

Nord. — En 1808, le nombre des ouvriers employés dans les manufactures s’élevait 68 161. Il n’est plus actuellement que de 43 054. La diminution tombe en majeure partie sur les fabriques de coton et, subsidiairement, sur celles de tabac.

Haute-Vienne. — Ce département a des manufactures de porcelaine, de papier, des fabriques de siamoise et de droguet, des filatures de coton et des usines. Mais ces établissements languissent faute de débouchés pour leurs produits. Le nombre des ouvriers est réduit de plus de moitié.