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Page:Jaurès - Histoire socialiste, VIII.djvu/285

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disait le premier, si surtout vous en avez le courage et la force, car je ne vois en vous que des cadavres. » Vous êtes, leur disait le second, les représentants de l’aristocratie victorieuse jugeant la démocratie vaincue. Carrier prouva l’existence des agents provocateurs dans les rangs des républicains et des mutuellistes. Il cita des noms : Mercet, chef de section, Picot, qui poussait à la bataille, Faivre, tué par un gendarme devant le palais de justice et dans la ceinture duquel on trouva sa carte d’agent de police. Tous les accusés dénoncèrent les excitations d’avant la bataille et les cruautés d’après. Jules Favre, dans sa plaidoirie, réunit tous ces faits en synthèse et prouva qu’on avait voulu noyer dans le sang la double revendication démocratique et ouvrière.

(D’après une estampe de la Bibliothèque Nationale.)


C’était le tour des autres accusés. Ils refusèrent de comparaître. On les sépara en plusieurs catégories, on les parqua au gré de l’accusation. On les traîna de force à la barre, où ils arrivèrent, muets et farouches, et d’où il fallut les renvoyer sans avoir rien tiré d’eux qui pût figurer dans la comédie de justice que jouaient les Pairs. Sur ces entrefaites, un certain nombre d’entre eux purent s’évader de Sainte-Pélagie. Préparée par les soins de Barbès, l’opération réussit parfaitement et, le