appel dans la guerre non seulement à la force de l'organisation, mais à la force de l'idée.
Certes, dit-il, le cas échéant, nous aurions devant nous un adversaire sérieux, digne de nous ; mais avec du courage, de la ténacité, avec la foi en nous-mêmes et en notre rôle social, nous aurons, il faut l'espérer, la force de vaincre, malgré des imperfections que du reste il est impossible d'atténuer.
Il écrit encore :
Si l'organisation et l'instruction sont des éléments de la plus grande importance dans la bataille, nous ne devons pas oublier que la force morale est encore le facteur principal et la force morale se puise dans la foi en une idée.
C'est M. le général Langlois qui souligne.
Les soldats d'Alexandre, de César, de Napoléon, avaient la foi en un homme avec la gloire pour idéal. Dans l'armée de Mahomet, c'est la foi religieuse. Avec Jeanne d'Arc, c'est une foi religieuse plus pure, plus noble, avec l'idée naissante de la patrie française. Pour les Allemands, en 1866 et en 1870, l'idée de l'unité allemande. Sous la Révolution, l'armée française a l'idéal de da liberté.
En ce moment les Japonais ont sur leurs adversaires la supériorité incontestable que leur donne la foi dans l'avenir de la race jaune, dans la suprématie du Japon sur toute l'Asie ; tandis que chez les Russes, la guerre n'est pas vraiment nationale.
Soyons-en certains ; si, au moment des grands chocs à prévoir, nous pouvons ranimer nos cœurs par la foi et avoir pour mobile une idée noble et haute, même avec une organisation défectueuse, nous pourrons encore faire de grandes choses. Combattons à outrance le scepticisme, élevons nos âmes et celles de nos soldats, et les défauts de notre loi militaire ne pèseront plus alors que d'un faible poids dans la balance.
C'est grand dommage vraiment que M. le général Langlois ne s'explique pas plus nettement. Quelle est donc cette idée qui doit soulever les enthousiasmes ? et où est la source profonde de ces forces morales dont le torrent, aux jours décisifs, doit tout emporter ? Voici un général de haute valeur qui proclame la nécessité pour vaincre d'une force morale résumée et condensée dans une idée, et il s'abstient d'indiquer, même par le propos le plus