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TÉMOIGNAGES DES SAVANTS

I


Si j’ai relevé ce détail en apparence et minime, c’est que toute la démence homicide du procès de 1894 y est contenue en raccourci.

Au demeurant, c’est pour toutes les lettres et pour tous les détails de toutes les lettres et pour les points sur les i, et pour les accents que MM. Frank, Moriaud, Giry, Auguste Molinier, Émile Molinier, Paul Meyer, Louis Havet démontrent l’identité de l’écriture d’Esterhazy et de l’écriture du bordereau.

Je ne puis que résumer leurs conclusions :

M. Paul Meyer affirme que le bordereau est de l’écriture d’Esterhazy. Il affirme en outre que toutes les hypothèses qu’il a pu imaginer pour expliquer, après M. Belhomme, que le bordereau pouvait être de l’écriture d’Esterhazy sans être de sa main lui ont paru absurdes. Mais il ajoute avec son habituelle ironie que pour conclure définitivement sur ce second point, il attend que MM. Belhomme, Varinard et Couard aient bien voulu expliquer leur système. (Procès Zola, tome I, page 512.)

Me Labori. ― Monsieur le président, est-ce que M. Paul Meyer nous a fait connaître ses conclusions d’une manière complète en ce qui concerne M. le commandant Esterhazy ?

M. Paul Meyer. ― J’ai dit que le fac-similé du bordereau reproduisait absolument l’écriture du commandant Esterhazy, que je ne voyais pas de raison pour faire une distinction entre l’écriture et la main. Cependant je fais cette réserve prudente et parfaitement scientifique, parce que je ne sais pas ce qu’il y a dans le rapport où on explique que cette écriture n’a pas été tracée par le commandant Esterhazy. Je ne crois