Page:Jaurès - Les Preuves.djvu/88

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recueillir quelques échos d’un secret qui n’est pas « absolument secret » ?

Voyez encore le vague et l’inconsistance de ce qui suit :

En ce qui concerne la note sur une modification aux formations de l’artillerie, il doit s’agir de la suppression des pontonniers et des modifications en résultant.

Ainsi, on ne sait même pas avec certitude de quoi il s’agit, et on ose conclure que seul un officier des bureaux de la guerre a pu en être informé ! Et on oublie qu’à la même date, le projet de suppression des pontonniers était soumis aux Chambres, que la Commission de l’armée en délibérait et qu’il suffisait de connaître un député ou un sénateur pour être renseigné là-dessus !


VI

Mais voici qui est plus singulier encore. À propos du projet du manuel de tir de l’artillerie, c’est-à-dire à propos de la seule indication précise que contienne le bordereau, voici ce que dit le bordereau :

Ce dernier document est extrêmement difficile à se procurer, et je ne puis l’avoir à ma disposition que très peu de jours. Le ministère de la guerre en a envoyé un nombre fixe dans les corps et ces corps sont responsables ; chaque officier détenteur doit remettre le sien après les manœuvres.

Ainsi il est bien clair que l’auteur du bordereau emprunte le manuel de tir à un des officiers qui participent aux manœuvres. Il doit le lui rendre à la fin des manœuvres pour que celui-ci à son tour puisse le restituer : et c’est pourquoi il n’en peut disposer que quelques jours.

Je le demande à tout homme de bon sens. Est-ce que pour emprunter un manuel de tir à un officier d’artillerie,