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ENTRE AVEUGLES

la vulgarisation de l’esperanto parmi les aveugles, c’est que, pour chaque pays, le débit possible des livres imprimés en points est trop faible pour couvrir les frais d’impression.

Avec l’esperanto, tout change. Il devient possible d’imprimer une revue hebdomadaire pour nous tenir au courant des événements de tout ordre. On peut nous faire connaître, parmi les productions de la littérature moderne, celles qui, remarquables par les idées plutôt que par la forme, sont signalées par le nombre des traductions qui en ont été faites en plusieurs langues. La traduction d’Hamlet par Samenhof est la pour démontrer la souplesse de sa langue auxiliaire.

Comment l’aveugle doit-il s’y prendre pour apprendre l’esperanto ? La réponse à cette question, bonne au moment où j’écris ces lignes, serait fausse quand on les lira. Le livre de chevet est la grammaire de Samenhof, dont je ne connais que la traduction française. C’est cette grammaire, avec les exercices qui l’accompagnent, que je recommande sans aucune restriction. Si elle n’existe pas en points saillants, faites-vous la lire : vous trouverez aisément, pour vous rendre ce service, un clairvoyant désireux d’apprendre l’esperanto : pour cette besogne, l’association de deux ou de plusieurs personnes, dont une aveugle, est parfaite.

En tout cas, s’informer de ce qui peut exister d’imprimé en points par les aveugles esperantistes du pays où vit l’aveugle.