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IV

OCCUPATIONS PROFESSIONNELLES


Je ne saurais mieux commencer ce chapitre qu’en traduisant un passage d’une lettre que m’a adressée M. Riggenbach, aveugle et professeur de théologie à l’Université de Bâle.

« J’ai la conviction, écrit M. Riggenbach, que l’adulte, devenant aveugle, devrait continuer sa profession chaque fois que c’est possible, et ne pas se laisser arrêter par les difficultés du début. S’il est forcé de changer de métier, il faut qu’il en choisisse un nouveau qui lui impose certaines obligations et qui ne lui laisse pas le choix, à chaque instant, de travailler ou de ne rien faire.

« L’aveugle, du reste, ne peut trouver de satisfaction dans l’existence que s’il ne vit pas pour lui seul, et s’il peut avoir la certitude d’être un membre utile dans la société et de contribuer pour sa part au bien-être de la collectivité.

« C’est une erreur de se borner à distraire les aveugles : il faut au contraire les engager à travailler et à