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Tous. — Mais non. Ça n’a aucune importance.

Brizailles. — Eh bien, mon vieux, j’aime mieux ça… on a beau être sûr de ses amis… on perd une perle comme ça… il en reste toujours quelque chose…

Georges. — Je vais faire défaire ma doublure… Comment, vous partez déjà ?

Bergès. — Oui, j’ai un assaut.

Faloise. — Moi, j’ai rendez-vous au cercle.

Grécourt. — Moi, je vais à la Chambre.

Brizailles. — Ça a jeté un froid.

Georges. — Eh bien ! on se reverra tout à l’heure ? Vous allez à « l’Union » ?

Tous. — Oui, oui.

Georges. — Eh bien ! à tout à l’heure.

Tous. — Oui, à tout à l’heure… (Cordialement.) Au revoir, monsieur d’Andrésy !…



Scène VII

Georges, D’Andrésy

Georges, les ayant accompagnés et revenant en scène. — Très embêtant… ils ont l’air de m’en vouloir, et… très embêtant… Enfin, la perle est retrouvée… Vous ne vous en allez pas, vous, au moins ?

D’Andrésy. — Non, non… Vous n’avez rien à faire ?

Georges. — Rien du tout.

D’Andrésy. — Vous ne défaites pas votre doublure ?

Georges. — Non… Tout à l’heure…

D’Andrésy. — Oui… et d’ailleurs, à quoi bon ?

Georges. — Oui, n’est-ce pas ? ma perle est là… elle est là dans ma poche…

D’Andrésy. — On ne vous la reprendra pas une seconde fois.

Georges, avec un sourire forcé. — C’est ça.

D’Andrésy. — Et puis, cette fois, ça vous serait bien égal.

Georges. — Pourquoi me dites-vous ça ?

D’Andrésy. — Parce que la perle n’est pas dans votre poche.

Georges. — Comment ?… Mais…

D’Andrésy. — Non, elle n’y est pas… Ce que j’ai tâté était ovale, et votre perle est ronde… Ce serait même une pastille pour la toux, que cela ne m’étonnerait pas.

Georges. — Eh bien ! oui… là.

D’Andrésy. — Vous êtes un très gentil garçon, mon cher Georges… L’un de vos amis est un voleur… à moins que ce ne soit l’une des deux personnes de votre famille…

Georges. — Oh ! ça…

D’Andrésy. — Donc l’un de vos amis… Et vous avez trouvé ce petit subterfuge… Vous êtes un très gentil garçon.

Georges. — Qui ça peut-il être ? Pourquoi auraient-ils fait ça ? Ils n’ont de dettes, ni les uns ni les autres. Ils ne jouent pas… Ça ne peut pas être Bertaut, il servait à table… Ça n’est pas Joseph non plus… Personne d’autre n’est entré… Ça n’a pas beaucoup d’importance… Eh bien ! tout à coup… je suis… je suis désemparé…

D’Andrésy. — Désemparé, c’est idiot. Il faut savoir qui c’est… ce ne doit pas être difficile… Voyons… ce cousin… Vous êtes sûr de votre cousin ?

Georges. — Mon cousin ? Ah ! oui, certainement ! Il a toute notre confiance !

D’Andrésy. — Pardon ?

Georges. — Oui. Enfin, il n’y a pas à douter de lui…

D’Andrésy. — Comment était placé le coffret, quand vous nous avez montré la perle ?

Georges. — Je ne sais pas… comme ça…

D’Andrésy. — Quand vous êtes entré dans la pièce, où se trouvait votre cousin ?

Georges. — Mon cousin ?… Eh bien, ma… he… mon frère était placé… à la petite table… il me faisait une blague…

D’Andrésy. — Une blague ?

Georges. — Oui, une blague… Et mon cousin… mon cousin était là, près de la bibliothèque…

D’Andrésy. — Ah !… il y a de la poussière sur votre bibliothèque ?…

Georges. — Oui, dès qu’on ouvre la fenêtre. On l’a pourtant époussetée ce matin…