Page:Jean-François Champollion - Lettre à M. Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques.djvu/15

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collation de ces deux légendes démontrera l’emploi indifférent des deux signes l’un pour l’autre dans les textes idéographiques, et la collation de certains autres manuscrits, tels que la page 4 du même manuscrit de la bibliothèque royale, ou la page 8 du manuscrit de M. Fontana[1], comparées, la première avec les colonnes 87 à 83 pl. 74, et la seconde avec les colonnes 93 à 86 de la même planche 74 du grand manuscrit hiéroglyphique, donnera en outre pour équivalent hiératique du signe hiéroglyphique représentant deux sceptres affrontés, un caractère[2] qui est exactement le même que le signe démotique représentant aussi l’articulation Σ dans les mots ΑΛΚΣΑΝΤΡΣ[3] (Alexandre) et ΣΝΤΚΣΣ[4] (συνταξις) du texte populaire de l’inscription de Rosette. Enfin, comme dernière preuve de la valeur commune de ces deux signes, nous citerons un second cartouche hiéroglyphique phonétique, contenant le nom d’Alexandre, et sculpté à Karnac (Description de l’Égypte, Antiquités, vol. 3, pl. 38, no 15)[5], dans lequel les deux Σ de ce nom sont rendus par le signe composé des deux sceptres horizontaux, répété deux fois.

On peut donc considérer comme bien déterminée la

  1. Copie figurée d’un rouleau de papyrus trouvé en Égypte, publié par M. Fontana et expliqué par M. de Hammer, Vienne, Strauss, 1822.
  2. Voyez ma planche I, no 27.
  3. Idem, planche I, nos 1 et 13.
  4. Idem, planche I, no 11.
  5. Idem, planche I, no 26, à la suite de ce Mémoire.