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Page:Jean Jaurès et les causes de la guerre (discours prononcé à Lyon-Vaise le 25 juillet 1914), troisième édition, 1919.djvu/7

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Nous ne saurions souscrire à cette extravagante prétention. Jaurès nous appartient, à nous comme à eux. Et quand nous reproduisons un discours, dont l’authenticité n’est contestée sournoisement que par ceux qu’il gêne, un discours qui est en accord profond avec tous ceux prononcés sur le même sujet, qui exprime la pensée constante de Jaurès sur la situation européenne, nous estimons que personne n’est fondé pour nous adresser le moindre reproche.

Quels sont donc, du reste, ces défenseurs jaloux de la mémoire de Jaurès ? Les uns, il est vrai, furent des amis fidèles. D’autres furent des amis plus intermittents. Et c’est parmi eux qu’on trouve un Bracke, un Rouanet qui écrivent sans honte dans le même journal qu’un Waleffe qui demandait pour Jaurès le peloton d’exécution, un Cachin qui fait partie d’une équipe de conférenciers nationaux où figure Léon Daudet. Ils ont la mémoire courte et supportent aisément des contacts répugnants. Avec ces hommes là, comme avec les Briand, les Millerand, les Delcassé et tant d’autres responsables de la guerre, tous ont fait l’union sacrée, par-dessus le cadavre de Jaurès. Ils l’auraient faite avec son assassin.