Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/158

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Heureux les jours qui suivent une réconciliation ! l’amour redevient chaste et pudique, l’amante reprend de nouveaux charmes, le ceur célèbre son mois de mai, et les morts, ressuscités du champ de bataille, ne comprennent plus les combats qu’ils se livraient naguère et dont ils ont perdu le souvenir.


Les songes sont comme les belles-de-nuit, qui ne s’épanouissent que dans les ténèbres et se referment avec l’aurore : un parfum suave et mystérieux est le seul indice qui nous reste de leur apparition fugitive.


La véritable innocence, semblable à celle de l’enfance, n’existe qu’autant qu’elle s’ignore elle-même.


Lorsqu’elles achètent, les femmes se mon-