Page:Jean Paul - Sur l’éducation, 1886, trad. Favre.djvu/40

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Leur œuvre est un miroir qui réfléchit fidèlement leur être. Il faut donc toujours insister sur la nécessité de se perfectionner soi-même pour travailler au perfectionnement des autres.

Jean-Paul dit que l’éducation, pendant les dix premières années, est entre les mains de la mère, la profession du père lui laissant peu de loisir. Il ajoute que cette éducation n’est parfaite que par l’union de la fermeté virile et de la douceur féminine. Puisque c’est la mère qui est appelée à la donner, il faut qu’elle soit à la fois douce et forte, qu’elle aspire par cette heureuse harmonie à la perfection de l’âme. Mais il nous semble que la femme telle que la conçoit Jean-Paul, et dans sa nature et dans son éducation, ne peut avoir toutes les aptitudes et les qualités de sa vocation. « Ainsi que les enfants, la femme est plus sensation que réflexion » dit-il. Nous pensons que cette sensibilité excessive est le fruit d’une culture incomplète qui surexcite certaines facultés aux dépens des autres ; et nous sommes convaincue de la possibilité de remédier à cet excès par le développement simultané de toutes les facultés. Il ne nous parait pas juste de conclure à l’infériorité de la femme, quant au pouvoir créateur, avant que de l’avoir placée dans des conditions égales à celles de l’homme, car, de tout temps, on a fourni à l’homme les moyens de cultiver ses aptitudes naturelles, tandis que ces moyens ont été toujours plus ou moins refusés à la, femme, à qui, d’ailleurs, sa vocation d’épouse et de