Page:Jean Petithuguenin Une mission internationale dans la Lune 1933.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
102
une mission internationale dans la lune

phandre et sauta à dix mètres en contre-bas sur une plate-forme qu’un pan de roche abritait du soleil.

Ses camarades le rejoignirent, inquiets. Maintenant que leur attention n’était plus absorbée par le spectacle du fantastique paysage lunaire, ils se sentaient tous mal à l’aise. Ils étaient restés trop longtemps exposés sans précaution à l’ardeur du soleil. Leur scaphandre les avait protégés d’abord, mais la paroi isolante une fois échauffée ne se refroidissait plus que fort lentement. Ils avaient tous l’impression d’être dans une étuve et menacés de congestion.

Leur situation était angoissante. Impossible de se délivrer de cette carapace qui les étouffait, mais qui était en même temps leur sauvegarde. Impossible de soulager Scherrebek, que l’on voyait à travers les hublots de son casque respirer convulsivement.

Uberaba, qui était docteur en médecine, savait qu’il aurait ranimé le capitaine s’il avait pu intervenir. Et il lui fallait assister, impuissant, à l’agonie de cet homme ! On ne pouvait songer à ouvrir le casque du scaphandre, ne fût-ce qu’une seconde, pour administrer une drogue au malade ou le rafraîchir : le vide se serait fait instantanément dans l’appareil et Scherrebek aurait éclaté comme une vessie trop gonflée.

On dut se contenter d’étendre le Danois à l’ombre, dans l’espoir qu’il reviendrait peu à peu à une température plus supportable. On n’avait même pas la ressource d’augmenter le débit d’oxygène à l’intérieur de son scaphandre pour lui permettre de respirer plus facilement, car les manettes ne pouvaient être commandées que du dedans.

Cependant les autres ascensionnistes n’étaient pas en bien meilleur état que leur chef et ils se demandaient avec angoisse s’ils n’allaient pas tous perdre connaissance les uns après les autres.

Eux, du moins, ils étaient encore capables de lutter. Sur le conseil d’Uberaba, ils forcèrent la teneur en oxygène de l’air de leur scaphandre et puisèrent dans