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une mission internationale dans la lune

purent se défendre d’une certaine angoisse au moment de s’élancer pour la seconde fois à travers l’espace céleste.

Et d’abord, s’ils manquaient leur départ, ils courraient grand risque de ne pas pouvoir le tenter de nouveau ; la lune deviendrait bientôt leur tombeau comme elle était déjà celui de Sclierrebek. Quand ils pensaient qu’ils étaient sur la lune depuis vingt-cinq jours terrestres, et qu’ils n’avaient plus de réserve d’air que pour cinq ou six jours, ils se sentaient frémir ; le Selenit subirait une avarie, qu’ils n’auraient peut-être pas le temps de la réparer.

L’aménagement de la piste terminé, le Selenit fut amené face à la pente et orienté avec soin pour prendre son élan. Chacun se mit à son poste. Galston et Goffoël dans la cabine de pilotage, Garrick et Kito au moteur, les autres dans le logement de l’équipage.

On s’était installé pour éviter les chutes au moment où le Selenit passerait de la position horizontale à la position verticale.

Quand Galston leur lança le signal de se tenir prêts, les membres de la mission éprouvèrent un serrement de cœur. Madeleine pinçait les lèvres et baissait les yeux, mais elle se montrait brave.

— Allumez ! s’écria Galston.

La machine s’ébranla, se mit à rouler, d’abord horizontalement, puis en gravissant une pente de plus en plus raide.

Le mouvement s’accélérait et les hommes se trouvaient rejetés en arrière.

La membrure de la nef transmettait les secousses que le train d’atterrissage éprouvait sur la piste, et les vibrations, en se communiquant à l’air du Selenit, remplissaient de bourdonnements.

Toute secousse cessa soudain.

Hourra ! s’écria Lang, nous décollons.

Mais à peine avait-il prononcé ces mots qu’une secousse plus violente que les autres se fit sentir.

La machine avait en effet quitté le sol pendant quel-