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une mission internationale dans la lune

ques secondes, mais son élan était encore insuffisant : elle était retombée, heurtant avec force la pente rocheuse et, comme elle avait touché en porte-à-faux, sur un côté seulement du train d’atterrissage, les roues se rompirent sous le choc. Le Selenit se coucha, sa hanche se mit à frotter sur le roc ; une catastrophe était imminente.

La lourde masse allait s’arrêter, puis, entraînée par son poids, rouler comme une avalanche sur la pente au bas de laquelle elle s’écraserait.

En cet instant critique, Galston par bonheur garda tout son sang-froid et fit preuve de présence d’esprit.

— Augmentez les gaz ! cria-t-il dans le porte-voix, donnez toute la puissance !

Garrick et Kito ne se montrèrent pas moins résolus que leur chef. Les moteurs marchaient à plein rendement. Le Selenit traîna encore un peu, puis se détacha de nouveau du sol pour ne plus retomber cette fois. Le voyage à travers l’espace recommençait.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le Selenit planait à environ 6 000 kilomètres de la surface terrestre. De cette altitude, le globe apparaissait comme un énorme disque, qui occupait en largeur le sixième de la circonférence céleste. Une partie était éclairée par le soleil, l’autre était obscure et on n’en reconnaissait l’emplacement que parce qu’elle faisait écran devant les étoiles. Le croissant de la nouvelle lune était encore trop mince et trop près du soleil pour répandre quelque lueur dans la nuit terrestre.

Il y avait environ quarante-huit heures que le Selenit avait quitté la lune et il était arrivé au point où ses moteurs devaient commencer à freiner pour retarder sa chute et l’empêcher de s’écraser à la surface du globe.

Il importait d’ailleurs de ne pas pénétrer avec une vitesse trop grande dans la couche atmosphérique, qui régnait jusqu’à plus de 500 kilomètres d’altitude, si l’on ne voulait subir un échauffement intense qui aurait ris-