Page:Jean Petithuguenin Une mission internationale dans la Lune 1933.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
7
une mission internationale dans la lune

une mission internationale dans la lune. Crois bien, qu’il n’est pas sans intérêt d’aller voir sur notre satellite ce qui s’y passe.

— On se propose sans doute de le coloniser, repartit la jeune femme avec ironie.

— Il est facile de railler, Madeleine. Mais suppose qu’on trouve en abondance sur la lune un corps très précieux, comme le radium, par exemple, qui pourrait aider à améliorer les conditions de la vie sur notre planète.

— Il faudrait l’exploiter.

— On pourrait sans doute en rapporter des quantités appréciables. Cent kilos de radium métamorphoseraient l’humanité.

— J’aime mieux laisser à d’autres le soin d’aller les chercher.

— Naturellement, ce n’est pas l’affaire d’une femme, mais moi, par exemple, je serais très bien parti dans le Selenit.

— Ça te gagne aussi ?

— Tu ne m’as pas reproché mes voyages d’exploration en Afrique ou au Thibet.

— Ah ! dis donc, ce n’est pas la même chose.

— Non… C’était probablement plus dangereux.

— René, tu ne parles pas sérieusement. J’admire beaucoup les dix audacieux qui vont s’embarquer dans le Selenit, mais à peu près comme j’admire don Quichotte quand il charge les moulins à vent.

— Sérieusement, Madeleine, je trouve que ces gens-là, loin d’être fous, font preuve de la plus grande sagesse. Ils vont accomplir un voyage merveilleux et pour prix de leur bravoure, ils recevront une fortune, car le legs d’Elie Spruce leur alloue à chacun cent mille dollars. Je regrette sincèrement de ne pouvoir me joindre à eux.

— Il ne manquerait plus que ça ! Je ne te laisserais pas partir.

— Il n’est pas question non plus que je parte, puisqu’il n’y a que dix places et qu’elles sont toutes prises. Mais tu avoueras que si j’avais pu gagner près de trois