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une mission internationale dans la lune

millions de francs en un mois, ce n’aurait pas été une mauvaise affaire.

— Alors, tu crois pour de bon que ces pauvres diables arriveront sains et saufs dans la lune ?

— Certainement.

— Et que, en supposant qu’ils trouvent moyen d’y vivre un certain temps, ils réussiront à en revenir ?

— Mais oui.

— Et qu’ils ne se tueront pas en retombant sur la terre ?

— Tout est prévu pour éviter un accident, soit à l’aller, soit au retour.

— Tout le monde ne devait pas en être persuadé comme toi, car on a eu, paraît-il, bien du mal à trouver dix amateurs pour cette charmante excursion.

— Cela prouve que la plupart des hommes ont une femme ou une mère qui ne veulent pas leur en laisser courir le risque.

Les jeunes gens étaient restés jusque-là un peu isolés à l’extrémité de la passerelle du Montgomery, d’où, accoudés côte à côte à la rambarde, ils observaient la foule et le Selenit amarré contre le flanc du cargo. Il y avait une centaine de personnes à bord, délégués des sociétés savantes et correspondants des grands journaux. Le gouvernement des États-Unis et le corps diplomatique s’étaient fait représenter.

Un mouvement se produisit et l’on vit arriver les membres de la mission accompagnés de quelques hauts personnages. C’était tous des hommes jeunes et robustes. Quoi qu’en pensât Madeleine Brifaut, le nombre des candidats avait été relativement important, mais la commission chargée du recrutement des explorateurs de la lune avait procédé à un choix sévère. Les candidats devaient satisfaire à de multiples exigences : posséder une résistance physique à toute épreuve, être entraînés aux sports, à l’alpinisme ; avoir autant que possible appartenu à de grandes missions d’exploration. On leur demandait en outre des facultés intellectuelles supé-