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Page:Jean de Léry - Voyage au Brésil - Gaffarel vol 1, 1880.djvu/189

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CHAPITRE X


Des animaux, venaisons, gros lezards, serpens, et autres bestes monstrueuses de l’Amerique.


J’advertiray en un mot, au commencement de ce chapitre, que pour l’esgard des animaux à quatre pieds, non seulement en general, et sans exception, il ne s’en trouve pas un seul en ceste terre du Bresil en l’Amerique, qui en tout et par tout soit semblable aux nostres : mais qu’aussi nos Toüoupinambaoults n’en nourrissent que bien rarement de domestiques. Pour doncques descrire les bestes sauvages de leur pays, lesquelles quant au genre sont nommées par eux Soó, je commenceray par celles qui sont bonnes à manger. La premiere et plus commune est une qu’ils appellent Tapiroussou, laquelle ayant le poil rougeastre, et assez long, est presque de la grandeur, grosseur et forme d’une vache : toutesfois ne portant point de cornes, ayant le col plus court, les aureilles plus longues et pendantes, les jambes plus seiches et deliées, le pied non fendu, ains de la propre forme de celuy d’un asne, on peut dire que participant de l’un et de l’autre elle est demie vache et demie asne. Neantmoins elle differe encore entierement de tous les deux, tant de la queue