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Page:Jean de Léry - Voyage au Brésil - Gaffarel vol 1, 1880.djvu/23

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au Conseil et permettait à l’évêque de Valence « de prêcher devant le Roy sur tous les points, aussi clairement que s’il estoit en pleine Genève ». Tout donc semblait se préparer pour un changement de religion, et le chancelier de l’Hospital, par son édit de 1562, accordait aux calvinistes l’exercice légal de leur culte. Mais il était allé trop loin, ou du moins trop vite dans la voie des concessions : la masse du peuple était restée attachée à ses vieilles croyances, et le clergé gardait encore son influence. De plus, les protestants abusaient de leur triomphe. Ils s’imaginaient qu’il suffisait de forcer la main au Gouvernement pour qu’il se déclarât en leur faveur. À ces imprudentes provocations, les catholiques répondirent par le massacre de Vassy (1er mars 1562), et la première de nos huit guerres civiles commença.

Cette guerre mit en feu toutes nos provinces, surtout celles du Midi. « Il seroit impossible de vous dire, écrit un contemporain, quelles cruautés barbaresques sont commises de part & d’autre. Où le huguenot est maître, il ruine toutes les images, démolit les sépulcres & tombeaux, mesme celui des Roys, enlève tous les biens sacrés & voués aux églises. En contre échange de ce, le