Page:Jean de Léry - Voyage au Brésil - Gaffarel vol 1, 1880.djvu/38

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de m’adresser droit à vous. Je sçay bien cependant qu’encores que le sujet de ceste Histoire soit tel, que s’il vous venoit quelques fois envie d’en ouir la lecture, il y a choses, où pourriez prendre plaisir, neantmoins pour l’esgard du langage, rude et mal poli, ce n’estoit pas aux oreilles d’un Seigneur si bien instruit dés son bas aage aux bonnes lettres que je le devois faire sonner. Mais m’asseurant que par vostre naturelle debonnaireté, recevant ma bonne affection, vous supporterez ce deffaut, je n’ay point fait difficulté d’offrir et dedier ce que j’ay peu, tant à la saincte memoire du pere, que pour tesmoignage du tres humble service que je desire continuer aux enfans.

Sur quoy, MONSIEUR, je prieray l’Eternel qu’avec Messieurs vos freres et Madame de Teligny vostre soeur (plantes portans fruits dignes du tronc d’où elles sont issues) vous tenant en sa saincte protection, il benisse et face prosperer de plus en plus vos vertueuses et genereuses actions. Ce vingtcinquiesme de Decembre mil cinq cens soixante et dixsept.


    Vostre tres-humble et affectionné serviteur,

J. DE LERY.