Page:Jean de Léry - Voyage au Brésil - Gaffarel vol 1, 1880.djvu/37

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s’y sont tres-bien accommodez. Tellement que pour cela il ne lairra pas d’apparoir à jamais, que feu de tres-heureuse memoire messire Gaspard de Coligny Admiral de France, vostre tres-vertueux pere, ayant executé son entreprise par ceux qu’il envoya en l’Amerique, outre ce qu’il en avoit assujetti une partie à la couronne de France, fit encore ample preuve du zele qu’il avoit que l’Evangile fust non seulement annoncé par tout ce Royaume, mais aussi par tout le monde universel.

Voila, Monsieur, comme, en premier lieu, vous considerant representer la personne de cest excellent Seigneur, auquel pour tant d’actes genereux la patrie sera perpetuellement redevable, j’ay publié ce mien petit labeur sous vostre auctorité. Joint que par ce moyen ce sera à vous auquel Thevet aura non seulement à respondre, de ce qu’en general, et autant qu’il a peu, il a condamné et calomnié la cause pour laquelle nous fismes ce voyage en l’Amerique, mais aussi de ce qu’en particulier, parlant de l’Admirauté de France en sa Cosmographie, il a osé abbayer contre la renommée, souëfve et de bonne odeur à tous gens de bien, de celuy qui en fut la cause.

Davantage, Monsieur, vostre constance et magnanimité en la defense des Eglises reformées de ce Royaume faisant journellement remarquer combien heureusement vous suyvez les traces de celuy, qui, vous ayant substitué en son lieu, soustenant ceste mesme cause, y a espandu jusques à son propre sang, cela, di-je, en second lieu m’ayant occasionné : ensemble pour recognoistre aucunement le bon et honneste accueil que vous me fistes en la ville de Berne, en laquelle, apres ma delivrance du siege famelique de Sancerre, je vous fus trouver, j’ay esté du tout induit