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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.3-1820.djvu/278

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Peu d'entre les amants sont exempts d'artifice.

DORISE

.

Madame un bon esprit n'a point ces qualités

Ne fondez point de peur sur ces difficultés :

Prévoyons seulement à forcer leurs obstacles.

AMÉLIE

.

Ne peux-tu rien pour moi.

DORISE

.

Je ferai des miracles

Et je rendrai vos vœux, moindres que vos plaisirs

Si mes inventions égalent mes désirs.

AMÉLIE

.

Tu me promets beaucoup ?

DORISE

.

Rien, que je ne vous tienne.

AMÉLIE

.

Quelle bonté, Dorise, est pareille à la tienne ?

DORISE

.

Je vous dois tous mes soins : il faut premièrement

Vous déclarer de sorte à cet aimable amant,

Qu'il ne puise endurer jusqu'à la violence

Et qu'il ne soit pas vain, jusques à l'insolence

Qu'il ne puisse ignorer votre amoureux souci

Et qu'il n'ait pas raison de s'en vanter aussi ;

J'en sais l'invention, quand selon sa coutume

Il viendra vous parler du feu qui le consume.

AMÉLIE

.

Je l'attends en ce lieu, si cet objet charmant

Y peut par ton moyen entrer secrètement,

Car mon père croirait.