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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.3-1820.djvu/307

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AMÉLIE

.

Si je ne le dédaigne ; ô dieux ! Quelle déesse,

Ne tiendrait à faveur le nom de sa maîtresse ;

Se peut-on dégager de ses charmants appas :

Quelqu'un l'a-t-il connu, qui ne l'adore pas ?

LE VALET

.

Il est vrai que tout cède à son mérite extrême,

Il est fort valeureux, il me l'a dit lui-même,

Et surtout son esprit a des charmes puissants.

AMÉLIE
Lit le dessus

À l'aimable beauté qui captive mes sens.

Le contenu.

La prière extravagante

D'un amant insensé

M'est une occasion, et plaisante,

De faire voir ma peine aux yeux qui m'ont blessé.

Je ne pense, je n'aspire,

Qu'à voir ces doux vainqueurs,

Et mon coeur, loin de vous, sent un plus doux martyre,

Que n'en peuvent sentir ensemble tous les cœurs

La nuit songeant à vos charmes

J'accuse mon destin,

Et répands en mon lit un océan de larmes,

Que l'ardeur de ma flamme a séché le matin.

Le soleil sortant de l'onde

Me laisse en même point,

Et lorsqu'il est grand jour aux yeux de tout le monde

Il n'est que nuit aux miens quand je ne vous vois point.