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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.3-1820.djvu/308

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Hâtez-vous belle Amélie,

D'alléger mes ennuis,

Bannissez de mes jours toute mélancolie,

Et tarissez les pleurs que je verse les nuits.

Dionys.


LE VALET

.

Lisez-vous tout de bon.

AMÉLIE

.

Lis toi-même.

LE VALET

.

Ha le traître,

Il nous a fait ce tour, il a trahi mon maître,

Il m'a commis moi-même à porter ses poulets ;

On lui fera, Madame, employer ses valets.

AMÉLIE

.

Qu'est-ce, conte moi tout.

LE VALET

.

Je vengerai l'injure

De cette propre main, si mon maître l'endure,

Jamais traître que lui n'a fait rougir ce front

Il tache mon honneur, et j'ai part en l'affront.

AMÉLIE

.

Ô dieux ! Qu'il est plaisant ?

LE VALET

.

Et vous riez, Madame,

Si mon maître me croit, il éteindra sa flamme.

Vous mourrez de dépit, et la fin de ce jour

Sera, s'il est prudent, la fin de son amour.

AMÉLIE

.

Conseiller inhumain, ennemi de mon aise,

Qu'il cesse de m'aimer, et que je lui d