Prouve en ne m'aimant plus, que tu m'aimas jadis,
Mon refroidissement t'est un sensible outrage,
Mais il est Dionys, moindre que ton courage
Deux jours feront la fin de ton ressentiment ;
Allons, laissons-le seul se plaindre librement,
Je ne me plaindrai point, ouvrons ce coeur infâme,
Qui n'a su demeurer dans le sein de Madame,
Les vœux d'un coeur si vil, sont un petit tribut,
Et son peu de mérite a causé son rebut.
Mais non, c'est trop presser une mort si facile,
Le reste de ce jour ne m'est pas inutile,
Je sais que mon repos dépend de mon trépas,
Mais l'auteur de mon mal, précédera mes pas.
Je suivrai ce rival, et sur la rive noire,
Où gisent les esprits, sans haine et sans mémoire,
Le mien conservera sa juste aversion
Contre ce lâche auteur de mon affliction.
Scène III
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Lisidan, Dionys, Érante.
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Ô Dieux ! Que me dis-tu ? Rompons leur entreprise,
Allons l'en avertir.
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Ne dis mot, je l'avise ;
Depuis quand Dionys se plait-il dans les bois ?
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