Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.3-1820.djvu/352

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Ha sers moi, cher ami, pour la dernière fois ;

On a trahi mes vœux

LISIDAN

.

Ô Dieux !

DIONYS

.

Et ma maîtresse

Détourne sa pitié de l'ardeur qui me presse ;

Je ne murmure pas, contre son changement,

Et je n'accuse point son divin jugement,

Mais j'ai moins de respect, que de laisser la vie,

Au rival, qui l'adore, et qui me l'a ravie.

LISIDAN

.

Et quel est ce rival ?

DIONYS

.

Celui, qui suit ses pas,

Qui l'éloigne de nous, et ne la quitte pas.

Cours, appelle en mon nom ce tyran de ma joie,

Et qu'il ne souffre pas, que Madame le voie

Autrement je ne puis accomplir mon dessein,

Elle divertira ce combat incertain.

Un secret importun, adorable merveille,

M'oblige à lui tenir ces deux mots à l'oreille,

Et doit faire excuser mon incivilité.

LISIDAN
en riant

Imitez ses mépris, et la légèreté,

Elle vous a flatté d'une trop longue attente,

Et rien n'excuse plus cette belle inconstante.

DIONYS

.

N'offense point cruel ce miracle d'amour,

Afflige-moi plutôt de la perte du jour,