les emplois,
Qui si jeune, m'ont fait, l'effroi, de tant de rois ;
Et dont ces derniers jours, il a des Moscovites, [215]
Arrêté les progrès, et restreint les limites ;
Parlant pour cette grande, et fameuse action,
Vous en mîtes le prix, à sa discrétion ;
Mais, s'il n'est trop puissant pour craindre ma colère,
Qu'il pense mûrement, au choix de son salaire ; [220]
Et que le grand crédit, qu'il possède à la Cour,
S'il méconnaît mon rang, respecte mon amour ;
Où tout brillant qu'il est, il lui sera frivole,
Je n'ai point sans sujet lâché cette parole ;
Quelques bruits, m'ont appris, jusqu'où vont vos desseins ; [225]
Et c'est un des sujets, Seigneur, dont je me plains.
Achevez.
Pour mon frère, après son insolence,
Je ne puis m'emporter, à trop de violence ;
Et de tous vos tourments, la plus affreuse horreur,
Ne le saurait soustraire, à ma juste fureur. [230]
Quoi, quand le coeur, outré de sensibles atteintes,
Je fais entendre au Duc, le sujet de mes plaintes ;
Et de ces procédés, justement irrité,
Veux mettre quelque frein, à sa témérité,
Étourdi, furieux, et poussé d'un faux zèle, [235]
Mon frère, contre moi, veut prendre sa querelle ;
Et bien plus, sur l'épée, ose porter la main !
Ha ! J'atteste du ciel, le pouvoir souverain,
Qu'autant que le soleil, sorti de sein de l'onde
Ôte, et rende le jour, aux deux moitiés du monde ; [240]
Il m'ôtera le sang, qu'il n'a pas respecté,