Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/210

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Où l'âme dans ses fers, gémit à tout propos,

Et ne rencontre pas, le solide repos.

THÉODORE

Je ne vous puis qu'offrir, après un diadème.

CASSANDRE

Vous me donnerez plus, me laissant à moi-même. [440]

THÉODORE

Seriez-vous moins à vous, ayant moins de rigueur ?

CASSANDRE

N'appelleriez-vous rien la perte, de mon coeur ?

THÉODORE

Vous feriez un échange, et non pas une perte ;

CASSANDRE

Et j'aurais cette injure, impunément soufferte !

Et ce que vous nommez des voeux un peu bouillants, [445]

Ces desseins criminels, ces efforts insolents,

Ces libres entretiens, ces messages infâmes,

L'espérance du rapt, dont il flattait ses flammes,

Et tant d'offres, enfin, dont il crut me toucher ;

Au sang de Cunisberg, se pourrait reprocher ? [450]

THÉODORE

Il ont, votre vertu, vainement combattue.

CASSANDRE

On en pourrait douter, si je m'en étais tûe ;

Et si; sous cet hymen, me laissant asservir,

Je lui donnais un bien, qu'il m'a voulu ravir ;

Excusez ma douleur, je sais sage princesse, [455]

Quelles soumissions, je dois à votre altesse ;

Quelle soumissions, que mon coeur, doit faire d'un époux

Si j'en crois mon honneur, je lui dois plus qu'à vous.