Où l'âme dans ses fers, gémit à tout propos,
Et ne rencontre pas, le solide repos.
Je ne vous puis qu'offrir, après un diadème.
Vous me donnerez plus, me laissant à moi-même. [440]
Seriez-vous moins à vous, ayant moins de rigueur ?
N'appelleriez-vous rien la perte, de mon coeur ?
Vous feriez un échange, et non pas une perte ;
Et j'aurais cette injure, impunément soufferte !
Et ce que vous nommez des voeux un peu bouillants, [445]
Ces desseins criminels, ces efforts insolents,
Ces libres entretiens, ces messages infâmes,
L'espérance du rapt, dont il flattait ses flammes,
Et tant d'offres, enfin, dont il crut me toucher ;
Au sang de Cunisberg, se pourrait reprocher ? [450]
Il ont, votre vertu, vainement combattue.
On en pourrait douter, si je m'en étais tûe ;
Et si; sous cet hymen, me laissant asservir,
Je lui donnais un bien, qu'il m'a voulu ravir ;
Excusez ma douleur, je sais sage princesse, [455]
Quelles soumissions, je dois à votre altesse ;
Quelle soumissions, que mon coeur, doit faire d'un époux
Si j'en crois mon honneur, je lui dois plus qu'à vous.