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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/220

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ibuts,

N'offraient-ils à mes lois qu'un coeur qu'il n'avait plus ?

Ces soupirs dont cent fois, la douce violence, [695]

Sortant désavouée a trahi son silence,

Ces regards par les miens tant de fois rencontrés,

Les devoirs, les respects, les soins qu'il m'a montré

Provenaient-ils d'un coeur qu'un autre objet engage ?

Sais-je si mal d'amour expliquer le langage ? [700]

Fais-je d'un simple hommage une inclinaison ?

Et formai-je un fantôme à ma présomption ?

Mais insensiblement renonçant à moi-même

J'avouerai ma défaite, et je croirai que j'aime.

Quand j'en serais capable, aimerais-je où je veux ? [705]

Aux raisons de l'État ne dois-je pas mes voeux ?

Et ne sommes-nous pas d'innocentes victimes,

Que le gouvernement immole à ses maximes ?

Ma voeux en un vassal honteusement bornés,

Laisseraient-ils pour lui des rivaux couronnés ? [710]

Mais ne me flatte point, orgueilleuse naissance,

L'amour sait bien sans sceptre établir sa puissance ;

Et soumettant nos coeurs par de secrets appas

Fait des égalités, et ne les cherche pas ;

Si le Duc n'a le front chargé d'une couronne, [715]

C'est lui qui les protège, et c'est lui qui les donne ;

Par quelles actions se peut-on signaler,

Que ...


Scène V

Léonor, suivante, Théodore.