Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/230

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Je prends loi de Cassandre, épousons dès ce soir ;

Mais Duc, gardons encore d'éventer nos pratiques,

Trompons pour quelques jours jusqu'à ses domestiques

Et hors de ses plus chers dont le zèle est pour nous,

Aveuglons leur créance et passez pour l'époux. [920]

Puis l'hymen accompli sous un heureux auspice,

Que le temps parle après et fasse son office,

Il n'excitera plus qu'un impuissant courroux,

Ou d'un père surpris, ou d'un frère jaloux.

LE DUC

Quoique visiblement mon crédit se hasarde [925]

Je veux bien l'exposer, pour ce qui vous regarde,

Et plus votre que mien, ne puis avec raison,

Avoir donné mon coeur, et refuser mon nom ;

Le vôtre....


Scène III

Cassandre, Alexandre, le Duc.
CASSANDRE, en colère de chez l'infante.

Et bien, Madame, il faudra se résoudre

À voir sur notre sort tomber ce coup de foudre ; [930]

Un fruit de votre avis s'il nous jette si bas,

Et la chute au moins ne nous surprendra pas.

Ha ! Seigneur, mettez fin à ma triste aventure,


Avisant l'Infant.


Mettra-t-on tous les jours mon âme à la torture.

Souffrirais-je longtemps un si cruel tourment ? [935]

Et ne vous puis-je, enfin, aimer impunément ?