Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/235

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Mais, depuis mon malheur, d'être en votre disgrâce,

Un visible mépris a détruit cette audace.

Et qui se voit des yeux, le commerce interdit,

Est bien vain, s'il espère et vante son crédit.

LE PRINCE

Loin de vous desservir et vous être contraire, [1045]

Je vais de votre hymen solliciter mon père ;

J'ai déjà sa parole, s'il en est besoin

Près de cette beauté , vous offre encore mon soin.

LE DUC

En vain je l'obtiendrai de son pouvoir suprême

Si je ne puis encore l'obtenir d'elle-même. [1050]

LE PRINCE

Je crois que les moyens vous en seront aisés.

LE DUC

Vos soins en ma faveur les ont mal disposés.

LE PRINCE

Avec votre vertu ma faveur était vaine.

LE DUC

Mes efforts étaient vains, avecque votre haine.

LE PRINCE

Mes intérêts cessés relèvent votre espoir. [1055]

LE DUC

Mes voeux humiliés révèrent mon devoir.

Et l'âme qu'une fois on a persuadé

A trop d'attachement à sa première idée,

Pour reprendre sitôt l'estime ou le mépris,

Et guérir aisément d'un dégoût qu'elle a pris. [1060]


Scène VI

{{acteurs|Le Roi, Le Prince, le Duc,