ACTE IV
Scène I
Ha dieu ! Que cet effroi me trouble et me confond ; [1135]
Tu vois que ton rapport à mon gré répond,
Et sur cette frayeur tu condamnes mes larmes !
Je me mets trop en peine, et je prends trop d'alarmes !
Vous en prenez sans doute un peu légèrement
Pour n'avoir pas couché dans son appartement. [1140]
Est-ce un grand sujet d'en prendre l'épouvante ?
Et de souffrir qu'un songe à ce point vous tourmente ?
Croyez-vous que le Prince en cet âge de feu
Où le corps à l'esprit s'assujettit si peu ?
Où l'âme sur les sens n'a point encore d'empire ? [1145]
Où toujours le plus froid pour quelque objet soupire,
Vive avecque tout l'ordre et toute la pudeur
D'où dépend notre gloire et notre bonne odeur ?
Cherchez-vous des clartés dans les nuits d'un jeune homme
Que le repos tourmente, et que l'amour consomme ? [1150]