Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/258

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Je plains également, l'un et l'autre destin :

Pour un frère meurtri, ma douleur a des larmes, [1505]

Pour un frère meurtrier, ma fureur n'a point d'armes ;

Et si le sang de l'un, excite mon courroux,

Celui... Mais le Duc vient. Léonor, laissez-nous.


Scène II

Le Duc, Léonor.
LE DUC

Brûlant de vous servir, adorable princesse,

Je me rends par votre ordre, aux pieds de votre altesse. [1510]

THÉODORE

Ne me flattez point ! Et m'en puis-je vanter ?

LE DUC

Cette épreuve, Madame, est facile à tenter ;

J'ai du sang à répandre, et je porte une épée,

Et ma main, pour vos lois, brûle d'être occupée.

THÉODORE

Je n'exige pas tant de votre affection [1515]

Et je ne veux de vous, qu'une confession.

LE DUC

Quelle ! Ordonnez-la moi.

THÉODORE

Savoir de votre bouche,

De quel généreux objet, le mérite vous touche,

Et doit être le prix, de ces fameux exploits,

Qui jusqu'en Moscovie, ont étendu vos lois ; [1520]