Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/345

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Et qu'avant que la Perse, obéît à vos lois,

Vous étiez déjà soeur, fille, et veuve de Rois.

Mais, enfin, devant vous, vous savez que ma mère,

Possédait la puissance, et le coeur de mon père,

Et cet honneur, sans doute, est le plus glorieux, [35]

Qui sur vous, aujourd'hui, fasse jeter les yeux.

Syra

Quand il m'a partagé, l'éclat qui l'environne,

J'ai dans son alliance, apporté ma Couronne ;

J'en achetai, chez lui, le degré que j'y tiens,

Et j'ai, comme mes jours, joint mes États aux siens, [40]

Je lui dus sembler belle, avec un Diadème.

Abdenede, avec lui, n'apporta qu'elle-même ;

Et le trésor, encor, n'était pas de grand prix.

Syroës

Il faut bien du respect, à souffrir vos mépris !

Syra

Vous vous plaindrez, encor, après votre insolence ! [45]

Syroës

Vous ne sauriez parler, qu'avecques violence !

Cette fureur, sied mal, au rang que vous tenez.

Syra

Il sied bien, de ranger, des esprits mutinés ;

J'ai raison de venger, mon sang, de vos outrages ;

Et gardez, de me faire, éclaircir vos ombrages. [50]

Syroës

Je sais, qu'il ne tient pas, à choquer mon crédit

Que l'espoir de l'État, ne me soit interdit.

Et que si contre moi, mon père vous écoute,

Ma ruine, bientôt, éclaircira mon doute ;