Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/365

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Ô Dieux, dont les décrets passent nos jugements,

Rendez vaine, l'horreur, de mes pressentiments !

Syra

Si les Grands écoutaient, tout ce qu'on leur propose,

Ils ne résoudraient rien, et craindrais toute chose, [530]

Le peuple parle assez, mais exécute peu,

Et s'alentit bientôt, après son premier feu.

Un exemple en tous cas, à l'un des chefs funeste,

En ces soulèvements, désarme tout le reste.


Scène II

Mardesane, Cosroës, Syra, Hormisdate, Gardes

Cosroës à Mardesane.

Venez, l'État lassé, de ployer sous ma loi, [535]

Et mon propre repos, nous demandent un Roi ;

Prince, allons le donner, et consultez vos forces.

Mardesane bas.

Funeste ambition, cache-moi tes amorces !

Cosroës

Mes jours, prêts d'arriver, à leur dernière nuit,

Et l'incommodité, qui les presse, et les suit, [540]

Et qui bientôt m'appelle, au tribunal céleste ;

Souffrent qu'à mon Empire, après ma mort je reste ;

Les travaux, et les soins, qui m'ont tant fait vieillir,

Ne peuvent toutefois, entier m'ensevelir ;

Malgré l'effort du temps, et de mes destinées, [545]

J'ai par qui prolonger ma gloire, et mes an