Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/364

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Par les pleurs, que je dois, aux cendres de mon père, [505]

Par le char éclatant, du Dieu que je révère,

Par l'âge qui me reste, et qu'il éclairera,

Mardesane, Madame, aujourd'hui régnera ;

Je vous l'avais promis, et mon repos me presse,

Autant que mon amour, d'acquitter ma promesse ; [510]

Par forme, Sardarigue, assemblez le Conseil,

Mais, du couronnement, disposez l'appareil.

Sardarigue

Ou la Reine, Seigneur, semble être intéressée,

Je n'ose plus avant, vous ouvrir ma pensée ;

Mais...

Syra

On n'a pas dessein, d'en croire vos avis. [515]

Sardarigue

Ils n'ont point fait de tort, quand on les a suivis.

Et ce projet, Madame, est d'assez d'importance,

Pour ne le pas presser, avecques tant d'instance.

Si j'en prévois l'issue, elle doit aller loin.

Cosroës

Je prendrai vos conseils, quand j'en aurai besoin. [520]

Cependant, pour ne rien tenter à notre honte,

Arrêtez Syroës, et m'en rendez bon compte.

Sardarigue

Si vous voulez (grand Roi) voir le peuple en courroux,

Le camp, et tout l'État, soulevés contre vous ;

Imposez-moi cet ordre, et faites qu'on l'arrête. [525]

Cosroës

À ne pas obéir, il va de votre tête.

Sardarigue bas, sortant avec ses Gardes