Les instruments du mal, le seront du supplice, [1425]
Choisissez l'un des deux, et faites-vous justice ;
Syra
C'est quelque grâce, encor, je n'osais l'espérer ;
Je choisis le poison, fais-le moi préparer ;
Je l'estimerai moins, un poison, qu'un remède,
Que je dois appliquer, au mal qui me possède ; [1430]
Le goût m'en sera doux, au défaut de ton sang,
Dont avec volupté, j'eusse épuisé ton flanc.
Je préfère à la vie, une mort salutaire,
Qui me va délivrer, des mains d'un adversaire ;
Mais, joins une autre grâce, au choix de mon trépas, [1435]
Tyran, fais que mon fils, y précède mes pas,
Pour le voir par sa mort, exempt de l'infamie,
De recevoir des lois, d'une main ennemie,
Vivant, de son crédit, tu craindrais les effets ;
Syroës
Vos voeux sont généreux, ils seront satisfaits ; [1440]
Qu'il entre, Sardarigue, et remenez la Reine.
Syra sortant superbement, et en furie.
Reine est ma qualité, quand tu sais qu'elle est vaine !
Hier, j'étais ta Marâtre, et je tiens à grand bien,
Elle sort avec Sardarigue et les Gardes
De mourir aujourd'hui, pour ne t'être plus rien.
palmyras
Donnez au désespoir, ces reproches frivoles. [1445]
Syroës
Elle est femme, elle meurt, et ce sont des paroles ;
Bien plus si l'intérêt, de mon autorité,