Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/407

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Me pouvait épargner cette sévérité,

À quoi que la vengeance, avec droit me convie,

Avec plaisir, encor, je souffrirais sa vie, [1450]

Et malgré tant d'effets de son aversion,

Préférerais sa grâce, à sa punition.

palmyras

Remettant l'intérêt, qui touche sa personne,

Un Roi, ne peut donner, celui de la Couronne ;

Et s'il voit que l'État, courre quelque danger, [1455]

Est contraint de punir, s'il ne se veut venger ;

Sa justice, est le bien de toute la Province,

Ce qu'il pourrait sujet, il ne le peut pas Prince ;

Et l'indulgence, enfin, qui hasarde un État,

Est le plus grand défaut, qu'ait un grand Potentat. [1460]

Syroës

Le voici, tout son crime, est l'orgueil de sa mère,

On amène Mardesane.

Et mon ressentiment, soutient mal ma colère.


Scène III

Syroës, Mardesane, Sardarigue, Gardes, Palmyras, Pharnace

syroës

Enfin, vous avez mal, observé mes avis,

Prince ! Il vous serait mieux, de les avoir suivis ;

Voyez, comme du sens, l'ambition nous prive, [1465]

Je vous ai bien prédit, ce qui vous en arrive,

Et qu'il vous importait, de ne m'épargner pas,

Si de ses faux brillants, gonflant trop les appas,

Vous vous laissiez gagner, aux conseils d'une mère,