Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/84

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Quand il daigne être notre appui,
Et qu’il reconnoît que l’on l’aime,
Influe une douceur extrême
Sans mélange d’aucun ennui.

Pour lui la mort est salutaire,
Et par cet acte de valeur
On fait un bonheur volontaire
D’un inévitable malheur.
Nos jours n’ont pas une heure sûre ;
Chaque instant use leur flambeau ;
Chaque pas nous mène au tombeau ;
Et l’art, imitant la nature,
Bâtit d’une même figure
Notre bière et notre berceau.

Mourrons donc, la cause y convie :
Il doit être doux de mourir
Quand se dépouiller de la vie,
Est travailler pour l’acquérir.
Puisque la célèbre lumière
Ne se trouve qu’en la quittant,
Et qu’on ne vainc qu’en combattant,
D’une vigueur mâle et guerrière
Courons au bout de la carrière
Où la couronne nous attend.