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sonne, mais je me doutais que derrière cette verdure on nous observait. Je crus du reste entendre comme le bruit d’une manivelle que quelqu’un tournait.

« Celui qui portait la boîte, un individu qui avait des airs d’ancien officier, nous dit en saluant :

« Messieurs, cet endroit me paraît favorable, nous pouvons nous préparer.

« Le docteur Brindavoine me fit signe de m’approcher de lui et me présenta celui qui venait de parler.

« Monsieur le Capitaine Raison, dit-il.

« Je saluais le capitaine, nous échangeâmes une vigoureuse poignée de mains, le capitaine me faisant un salut et sourire entendus.

« Alors il me prit par la main, fit un geste de la main à l’autre témoin et nous fit placer au centre de la clairière. Puis nous plaçant dos à dos il nous fit avancer chacun de quinze pas égaux.

« Ce qui fera, dit-il, trente pas entre les combattants.

« Autour de nous tout semblait désert, on ne voyait que ceux qui devaient prendre part au combat, et j’observais du coin de l’œil le pauvre Duval qui était, il est vrai, bien un peu pâle, mais qui cependant faisait bonne figure, redressant sa petite taille et regardant son adversaire de l’air d’un homme qui n’a pas froid aux yeux.

« Je lui fis signe de venir se mettre à la place que j’occupais, et l’autre témoin en fit tout autant à Sérac qui vint occuper la sienne.

Vous sentez-vous nerveux ?

Le capitaine ouvrit la boîte et en tira deux pistolets de combat, prenant les armes il nous les montra et les fit examiner par les témoins.