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COMMENTAIRES SUR LE PROPHÈTE ABDIE

UN LIVRE.

PROLOGUE.

« Quand j’étais enfant, je parlais comme un enfant, j’avais les sentiments et les pensées d’un enfant : dès que je suis devenu homme, j’ai dépouillé ce qui tient à l’enfance. » 1Co. 13, 11. Si l’Apôtre a pu progresser, s’il oubliait chaque jour les choses laissées en arrière, pour s’étendre vers celles qu’il avait devant lui ; si, fidèle au précepte du Sauveur, dès qu’il a mis la main à la charrue, il ne retourne plus la tête ; Phi. 3, 1 seqq. Luc. 9 ; à combien plus forte raison, moi qui n’ai pas encore atteint l’âge de l’homme parfait et la mesure du Christ, Eph. 4, 1 seqq. ne dois-je pas me faire pardonner d’avoir, dans mon adolescence, poussé par l’amour et le goût des saintes Écritures, allégoriquement interprété le prophète Abdias, alors que j’en ignorais le sens historique. Mon esprit était enflammé pour la science des mystères ; ayant lu que tout est possible à celui qui croit, je ne savais pas qu’il y a des grâces diverses ; possédant la faible instruction du siècle, je me persuadais que je pouvais lire le livre scellé. Insensé que j’étais ! Les vingt-quatre vieillards qui tiennent dans leurs mains les urnes et les cithares, ainsi que les quatre animaux pleins d’yeux, se lèvent de leur trône, confessant leur impuissance, quand ils chantent la gloire de l’Agneau, le rejeton de la racine de Jessé ; Apo. 5, 1 ss ; et je comptais pouvoir