Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 8, 1879.djvu/500

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maux énumérés fondront sur toi, peuple terrestre, cruel et sanglant Edom ; par ta fausse et mortelle doctrine, vomissant le blasphème contre Dieu, tu as commis un horrible fraticide. Nous lisons dans Salomon : « Il y en a qui, tout en parlant, tuent avec le glaive ; » Pro. 25, 13 ; ailleurs : « Le venin des aspics est sous leurs lèvres ; » Psa. 139, 4 ; et enfin : « Leur langue est un glaive acéré. » Psa. 56, 5. Tu seras donc couvert de honte et tu diras : « La confusion de mon visage m’a comme enveloppé. » Psa. 68, 8. Tu périras, non pour un temps de courte durée, mais pour toujours. Autant qu’il dépendait de toi, n’as-tu pas fait une blessure éternelle à ton frère ? et, nouvelle cause de châtiment, lorsque les étrangers détruisaient l’armée de Jacob, lorsqu’ils entraient par ses portes dans Jérusalem, autrefois ville pacifique, et qu’ils tiraient au sort ses dépouilles pour les partager entre eux, tu étais de ses ennemis. Nous lisons, nous voyons, nous expérimentons chaque jour que les Juifs et les hérétiques deviennent de plus méchants persécuteurs des chrétiens que les païens eux-mêmes. Nous pouvons appeler étrangers franchissant les portes de Jérusalem λογισμοὐσ, c’est-à-dire, les pensées perverses, et portes de Jérusalem, c’est-à-dire d’une âme en paix et voyant Dieu, les sens, par où pénètrent nos ennemis et se partagent les dépouilles de Jérusalem. Si nous avons regardé une femme avec concupiscence, Mat. 5, 1 seqq. la mort est entrée par nos fenêtres ; Jer. 9, 1 ss ; si notre oreille a accueilli le mensonge et de sanguinaires projets, c’est par une autre porte qu’est entré l’ennemi. L’odorat, le goût, le toucher, excités par la douceur des parfums, la délicatesse des mets ou la sensualité des caresses, deviennent des portes par où sont entrés les ennemis et se sont partagés les dépouilles de cette malheureuse Jérusalem. À l’heure donc où la persécution et la mortelle volupté fait faillir quelqu’un dans l’Église, nous voyons les hérétiques tressaillir, le Juif se réjouir, être comme un des persécuteurs et se ranger parmi les païens.

« Et tu ne mépriseras pas ton père au jour de son affliction, au jour de son pèlerinage ; et tu ne te réjouiras point sur les enfants de Juda, au jour de leur ruine, et n’auras point d’orgueilleuses paroles au jour de son malheur. « Les Septante : « Et tu ne mépriseras point le jour de ton frère dans le jour des étrangers ; et tu ne te réjouiras pas sur les enfants de Juda au jour de leur perte, et tu ne parleras pas orgueilleusement au jour de sa détresse, ni tu ne passeras pas les portes des peuples au jour de leur affliction. » C’est le même sens que plus haut. Lorsqu’à cause du massacre et de sa dureté contre son frère Jacob, il tombera un homme de la montagne d’Esaü,