Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 8, 1879.djvu/501

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et qu’il sera couvert d’une confusion éternelle, il ne fera point ce qu’il a fait antérieurement contre son parent j il ne dédaignera pas, il n’insultera pas en voyant son frère traîné en captivité et ne se réjouira pas sur les enfants de Juda. Les deux tribus, en effet, qui régnaient à Jérusalem, sont devenues captives des Chaldéens. Tu n’en tireras point vanité, et comme si tu étais un des vainqueurs, tu ne te réjouiras pas de la détresse de ton frère. Au jour de la ruine et de la désolation de mon peuple, tu n’entreras pas en insulteur dans Jérusalem. Tu ne le feras donc point, parce que de pareils revers te menacent. Encore, quand tu verras ton frère, victime de persécutions diverses, déchoir de la foi de l’Église, s’écarter de son sein pour suivre des doctrines étrangères, ne t’en réjouis pas, parce que pareille chose vous attend. Tu te réjouissais, en effet, quand Jacob était pris, du sort des fils de Juda, en qui nous pouvons voir les disciples du Christ, tu triomphais le jour de leur perte. Cela veut dire que l’âme est placée entre le vice et la vertu, et qu’à chaque instant elle peut dévier d’un côté ou de l’autre. « Tu ne seras pas orgueilleux en paroles, au jour de l’affliction. » Ce que nous pouvons entendre doublement, et de l’affliction du corps dans les persécutions et les péchés, et de la détresse spirituelle, quand l’âme, dominée par ses ennemis et les vices, aura été emmenée à Babylone. « Et tu n’entreras point par la porte de mon peuple au jour de leur ruine. » Quand le doute ou la volupté nous opprime, et que la conscience malheureuse a rabattu de sa fermeté première, alors, facilement nous inclinons vers les maximes contraires, qui flattent notre erreur sans guérir nos blessures. Un soulagement à la misère, c’est encore de pouvoir espérer.

« Tu ne le mépriseras point, ni au milieu de ses maux, ni au jour de sa dévastation, et tu ne te mettras point contre son armée le jour de sa dévastation ; ni tu ne te tiendras pas aux passages pour faire péril ceux qui fuiront, et tu n’enfermeras point ceux qui resteront au jour de la tribulation. » Les Septante : « Et tu ne mépriseras point son rassemblement au jour de leur perte, ni tu ne t’élèveras contre leur force le jour de leur ruine, ni tu ne te trouveras pas dans les issues pour mettre à mort ceux d’entre eux qui se seront sauvés, et tu n’enfermeras pas leurs fuyards au jour de la tribulation. » Lorsque tu auras été pris toi-même et défait par le Babylonien impitoyable, n’ajoute pas à ce que tu as fait, en n’observant point ce