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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/10

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parce que le mal envoyé par le Seigneur est descendu jusqu’à la porte de Jérusalem. Les habitants de Lachis ont été épouvantés par le bruit des chariots de guerre. Lachis, vous êtes la source du péché de la fille de Sion, parce vous avez imité les crimes d’Israël. Le roi d’Israël enverra de ses émissaires aux princes de Geth, mais ils n’y trouveront qu’une maison de mensonge qui les trompera ; vous qui habitez à Maresa, je vous amènerai des gens qui hériteront de tous vos biens. La gloire d’Israël s’étendra jusqu’à Odolla. » Les Septante : « Vous qui êtes dans Geth, gardez-vous de vous enorgueillir ; vous qui êtes dans Bachim, gardez-vous de rebâtir la maison de dérision ; couvrez vos têtes dédaigneuses de sa cendre. Celle qui habite bien ses villes n’est pas sortie, celle qui habite Sennan. Plaignez votre maison près d’elle. Elle recevra de vous la plaie de la douleur. Qui a eu compassion de celle qui habite dans les douleurs ? parce que les maux envoyés par le Seigneur sont descendus contre les portes de Jérusalem. Voici le bruit des chars et des cavaliers, maison de Lachis ; vous êtes la source du péché de la fille de Sion, parce que les iniquités d’Israël ont été trouvées en vous. Celui-ci enverra des émissaires jusqu’aux princes de Geth, maisons vaines qui ne seront d’aucun secours aux rois d’Israël ; jusqu’à ce que j’amène des héritiers qui vous remplacent, vous qui habitez Lachis, l’héritage s’étendra jusqu’à Odolla. »
L’hébreu s’éloigne beaucoup de la traduction des Septante, et autant la leur que la mienne se trouve aux prises avec de si grandes difficultés, que si nous avons eu quelquefois besoin du secours de l’esprit de Dieu – et nous en avons constamment besoin dans l’explication des saintes Écritures, – c’est surtout le moment d’en souhaiter la présence, pour nous découvrir ce qu’il a dit par les Prophètes, afin qu’il puisse être entendu de nous, ce qu’il daigne promettre quelque part : « Ouvrez votre bouche et je la remplirai. » Psa. 80, 11. Geth, comme l’atteste l’histoire des Rois, 1 Ro. 17, est une des cinq villes de la Palestine. Elle confine à la Judée, sur la route d’Eleuthéropolis à Gaza, et elle en est jusqu’à présent même le bourg le plus important ; c’est de là que fut ce Goliath Gethéen que David tua dans le combat. C’est parce que le Prophète, bien plus, parce que le Seigneur avait dit par le Prophète : « Je pousserai des plaintes et des cris, je m’en irai dépouillé et nu, j’aurai les gémissements des dragons et les soupirs des autruches, parce que la plaie de Samarie est désespérée et incurable ; elle est arrivée jusqu’à la Judée et elle a touché la porte de mon peuple dans Jérusalem », que de ma voix éplorée je répète encore : « N’en portez pas la nouvelle dans Geth », de peur que les ennemis, en l’entendant, ne se réjouissent. Ne versez pas de larmes, c’est-à-dire, que votre douleur n’éclate pas en sanglots ; dissimulez vos pleurs, afin que vos ennemis ne s’en applaudissent