Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/103

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Dieu, l’impudicité de Basilide, et ce nom monstrueux d’Abrxas, préféré au Seigneur qui a tout créé ? Mais puisque, instruit par les Hébreux, je veux aussi rapporter leur tradition, et faire connaître aux nôtres, c’est-à-dire aux chrétiens, l’explication selon l’histoire, je la donne ici. Une double tribulation ne s’élèvera pas, c’est-à-dire, les Assyriens ne prendront pas les deux tribus, comme ils ont pris les dix, puisque, étant encore sur la terre de Juda, où ils s’entrelacent et s’embrassent, comme des épines, au milieu de leur allégresse et de leur joie, ils seront anéantis par l’Ange, ce qui s’accomplit quand cent quatre-vingt-cinq mille ennemis furent exterminés en une seule nuit. 2 Ro. 19, 35. C’est à bon droit que le Prophète compare l’armée innombrable des Assyriens à un festin d’hommes ivres, et le festin lui-même, non pas à une réunion de roses, de lys et de fleurs, mais d’épines s’entrelaçant les unes aux autres, et qu’on livre toujours au feu, et que la moindre flamme dévore comme de la paille stérile. Pour ce qui suit : « Il sortira de vous un homme qui formera contre le Seigneur de noirs desseins, et qui nourrira dans son esprit des pensées de perfidie », les Hébreux veulent qu’on l’entende de Rabsace, en ce que, sorti d’entre les Assyriens, il blasphéma le Seigneur et voulut persuader au peuple de se livrer aux Assyriens, plutôt que d’attendre en vain le secours du Seigneur, et d’abandonner le culte de Dieu pour celui des idoles. 2 Ro. 18, 1 sqq ; Isa. 36, 1 et sqq..
Voici ce que dit le Seigneur : « Qu’ils soient aussi braves et en aussi grand nombre qu’ils voudront, ils tomberont comme les cheveux sous le rasoir et toute leur armée disparaîtra. Je vous ai affligé, mais je ne vous affligerai plus ; je vais briser la verge dont l’ennemi vous frappait, et je romprai vos chaînes. » Nah. 1, 12-13. Les Septante : « Voici ce que dit le Seigneur qui règne sur des eaux abondantes, et elles seront divisées de même. On n’écoutera plus ce que vous dites. Je vais briser la verge de celui qui vous frappait, et je romprai les chaînes dont il voiis a chargés. ï> Le sens littéral est évident. Quelque robustes que soient les Assyriens, et leur force serait-elle accrue en nombre par toutes les nations, ils tomberont sous l’épée de l’Ange comme les cheveux sous le rasoir. Comme la chevelure la plus épaisse ne résiste pas au tranchant du, rasoir, ainsi les nombreux ennemis de Dieu seront facilement exterminés, et Assur passera, c’est-à-dire cessera d’exister, ou bien, après cette extermination de son armée, rentrera dans son pays et vous laissera sain et sauf. La prophétie dit ensuite à Juda et à Jérusalem : « Je vous ai affligé, mais je ne vous affligerai plus. » Ce n’est pas qu’elle promette une éternelle sécurité, mais la sécurité pour ce temps-là seulement et contre les ennemis qui l’assiégeaient alors. Puis elle continue : « Je vais briser sa verge », celle de l’Assyrien, « avec laquelle il vous frappait, et je romprai vos chaînes ; » soit la verge et les chaînes,