Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/110

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éclairs. Ninive se souviendra de ses braves, ils se précipiteront sur ses routes, ils monteront promptement sur ses murs, et on y préparera un abri contre les ardeurs du soleil. Les portes des fleuves ont été ouvertes, le temple a ôté détruit et rasé, le soldat a été emmené captif, et ses servantes étaient menaçantes, gémissant comme des colombes, et murmurant au fond de leurs cœurs. » Nah. 2, 3 et seqq. Les Septante : « Ils ont ôté les armes de sa puissance à ses hommes, ils ont brisé ses hommes les plus vaillants qui se jouaient dans le feu, et les rênes de leurs chars au jour du combat. Les cavaliers sont pleins de crainte dans les chemins, les chars se confondent et se heurtent sur les places. Leur aspect est celui de lampes enflammées et d’éclairs qui sillonnent l’espace. Leurs princes se souviendront, ils fuiront dans les jours, ils seront affaiblis dans leur chemin, ils se hâteront vers les murs, et ils prépareront leurs bastilles. Les portes des cités ont été ouvertes, les royautés sont tombées, et leurs richesses ont été mises en évidence. Lui-même montait, et ses servantes étaient conduites comme des colombes et elles parlaient au fond de leurs cœurs. » Pour l’histoire, l’ordre des événements se continue contre Ninive, et la prophétie décrit l’armée babylonienne qui vient contre elle. Ces mots : « Les rênes de feu des chars », marquent dans ces courroies qui étincellent la rapidité des préparatifs, et l’éclat avec lequel on s’apprête au combat ; et l’Écriture parle pêle-mêle, tantôt de ce qu’Israël souffrit autrefois, tantôt de ce qu’a fait l’Assyrien, tantôt de la vengeance que les Babyloniens vont exercer sur lui. Il n’est pas étonnant, dit-elle, que ceux-ci viennent si promptement au pillage, alors que les conducteurs de chars et les forts, soit d’Israël autrefois, soit des Assyriens ensuite, se sont endormis. Puis elle reprend le fil de la description : La multitude de ceux qui viennent est si grande, que tout est tumulte dans le chemin et qu’on n’y peut rien discerner. Les quadriges eux-mêmes, ne trouvant pas de passage, à cause de leur grand nombre, se heurtent les uns contre les autres sur les places. L’aspect des Babyloniens est celui de lampes enflammées, d’éclairs sillonnant l’espace, en sorte que leur vue a déjà glacé de terreur leurs adversaires, quand ils les percent de leur épée. Alors Assur se souviendra de ses braves, il cherchera ceux qui sont tombés sur les chemins, il montera promptement sur les remparts de Ninive, et, en prévision d’un siège des plus longs, il préparera des ombrages contre les ardeurs du soleil. Mais à quoi sert de bâtir la maison, si le Seigneur ne bâtit ? Psa. 126, 1 à quoi bon fermer les portes que le Seigneur ouvre ? Elles ont été ouvertes, celles de Ninive, qui avait des foules de citoyens semblables à des fleuves, son temple, c’est-à-dire son empire, a été détruit, ses guerriers ont été emmenés captifs et tous conduits à Babylone. Servantes de Ninive est une métaphore qui indique les villes moins importantes, les bourgs et les