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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/157

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contentent plus maintenant d’en mettre à mort quelques-uns, comme au commencement, mais ils déploient tout leur zèle pour en massacrer le plus possible. Ce massacre d’un grand nombre de nations est évident, celui qui considère quelle innombrable multitude d’hérétiques et de sectateurs du mensonge est prise à l’hameçon et dans les rets et les filets du diable. Et pourtant la fin de leur capture est l’extermination.

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« Je me tiendrai en sentinelle au lieu où j’ai été mis, je demeurerai ferme sur les remparts, et je regarderai attentivement pour voir ce que l’on pourra me dire et ce que je devrai répondre à celui qui me reprendra. » [1]. Les Septante : « Je me tiendrai en sentinelle au lieu où j’ai été mis, je monterai sur la pierre, et je regarderai attentivement pour voir ce qui est dit de moi et ce que je devrai répondre à celui qui me reprendra. » La paraphrase de Symmaque est plus claire : « Je me tiendrai ferme comme une sentinelle, et je me tiendrai ferme si j’étais enfermé, et je regarderai attentivement pour voir ce qui me sera dit et ce que je devrai répondre, et je plaiderai contradictoirement avec celui qui me reprendra. » Au lieu de rempart et de pierre, l’hébreu porte Masur, que Symmaque a rendu par « enfermé », Théodotion par « rond », et Aquila, avec la cinquième édition, par « circuit. » À la première attaque, le Seigneur avait répondu : Jetez les yeux sur les nations, et voyez ; et vous serez saisis d’admiration et de stupeur. Alors le Prophète, comme repentant de la vivacité de la première parole, avait mis un tempérament à sa polémique : Seigneur, mon Dieu, seul saint pour moi, grâce à vous, nous ne mourrons pas. » [2]. Néanmoins, sous le couvert de la vénération et des louanges qu’il lui adresse, il le questionne encore : « Vos yeux sont trop purs pour contempler le mal, et vous ne savez pas voir patiemment l’iniquité. » [3]. Que ne tournez-vous donc vos yeux en courroux contre ceux qui font le crime, et pourquoi gardez-vous le silence, quand l’impie dévore celui qui est plus juste que lui ? et là, il analyse les phases de cette destruction du juste : les hommes devenus semblables aux poissons de la mer et aux reptiles ; l’hameçon, les rets et les filets de l’ennemi les entraînant à leur perte, et la durée sans un de leur massacre. Or, en tant que prophète, son obligation est de chercher et de douter, afin de répondre à tous ce qui lui sera répondu à lui-même : « Je me tiendrai ferme à mon poste de sentinelle », sur le faîte élevé de ma prophétie, et je verrai, après la captivité du peuple, et le renversement de la ville et du temple, ce qui arrivera ensuite ; ou autrement : Je consacrerai les soins les plus diligents à la garde de mon cœur, et je demeurerai ferme sur la pierre, Jésus-Christ. Voilà la ceinture et le circuit qui m’entoureront comme d’un mur, afin que le lion rugissant ne puisse faire irruption jusqu’à moi. Je verrai alors ce que le Seigneur répondra à ma seconde question, et lorsqu’il m’aura répondu et qu’il m’aura reproché de m’être plaint à tort, je verrai aussi ce

  1. Hab. 2, 1
  2. Hab. 1, 12
  3. Id. 13