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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/18

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je méditerai pour cette famille un mal ; non que ce soit un mal que je médite, mais parce que à ceux qui souffrent ce que j’envoie parait un mal ; et il vous accablera tellement que vous ne pourrez point lever votre tête, et vous ne marcherez point avec orgueil, vous que sans doute le temps de la captivité aura écrasés.
Alors il sera fait sur vous des fables, et votre misère sera mise en chant ; « Nous avons été dépouillés et ravagés, portion de mon peuple ;» mon peuple, dit-il, que j’estimais seul plus que tout parmi les autres nations, sera changé en une ruine. Comment s’éloignera-t-il de moi, cet Assyrien, puisqu’il revient tirer au sort et partager mes champs ? C’est pourquoi, ô famille d’Israël, pour laquelle je médite le mal, tu n’auras point départ dans l’héritage des justes. Ne peut-on pas arguer, touchant cette captivité si dure, que tout leur est arrivé parce qu’ils ont crucifié le Seigneur ? Soit dit ainsi, afin d’en venir a Inversion des Septante. La gloire delà fille d’Israël est enlevée et rasée pour ses enfants, autrefois chéris, et s’il repousse dans l’avenir quelque cheveu, un nouveau coup de rasoir le coupe et l’enlève. Maintenant tous leurs desseins tournent pour eux en peine, et ce qu’ils ont imaginé pendant le sommeil de leur esprit et de leurs sens, ne leur a ménagé que des labeurs ; tout ce qu’ils ont réalisé est devenu confusion aussitôt qu’on a aperçu la lumière du Christ et la vengeance. Quoiqu’ils eussent lu qu’Israël triomphait quand Moïse avait levé les mains au Seigneur et qu’il était vaincu par Amalec lorsque Moïse laissait tomber ses bras fatigués, Exo. 18,1 ss, ils n’ont point levé leurs mains vers le Seigneur', mais, se laissant aller*contre les pauvres et le peuple à commettre tous les crimes, ils ont soustrait leurs champs, ils pillaient lès maisons des orphelins et ils dépouillaient le mari aussi bien que l’épouse et ses enfants et leur domaine. C’est pourquoi le Seigneur a projeté des maux sur cette tribu, nullement sur les douze tribus, mais sur la tribu entachée de malice et de crimes, à cause desquels ils n’ont pu relever leur tète, ni marcher le corps droit. « Jusqu’à ce jour, ils sont soumis à l’empire romain, courbés sous le joug de la servitude, et ils ne relèvent point leurs têtes. » Ce qui suit, ἐξαίφνης, c’est-à-dire subitement, ne se trouve pas dans les volumes hébreux, et néanmoins cela peut assez convenir au passage présent pour faire dire : C’est pourquoi, dit le Seigneur : Voilà que je médite pour cette tribu des maux subits dont ils ne pourront pas relever leurs têtes, et ils ne pourront pas les lever, parce que le temps est mauvais. Comme ils ont fait des choses mauvaises contre le Seigneur Jésus, aussi ils endureront les maux d’une captivité perpétuelle, et ils en viendront à une telle extrémité que tous leurs