trouvera un petit nombre d’hommes, et que ceux qui, n’ayant pas voulu être du peuple de Dieu, auront persisté à être incrédules et infidèles, seront précipités dans la géhenne par la fureur du Seigneur. Mais il est mieux de voir dans cette terre, diminuée par la menace divine, les œuvres terrestres et ceux qui, étant établis dans l’Église, mais pécheurs, sans attendre d’être atteints par le courroux du Seigneur, entendant dans les Écritures quels supplices menacent les coupables, font pénitence, diminuent peu à peu leur terre et font des progrès pour le ciel. Si quelqu’un de nous est frappé de crainte par la menace du Seigneur, la terre est diminuée en lui, tandis que celui qui persiste au nombre des incrédules, et ne veut pas être de ceux dont la terre décroît dans les rangs du peuple de Dieu, dont il est dit : « Les peuples vous verront, et ils enfanteront », sera précipité dans les châtiments avec les infidèles.
Les Septante : « Vous êtes sorti pour le salut de votre peuple, afin de sauver vos christs. » Voyons d’abord combien il y a de sortes de christs, et nous établirons ensuite en quelle manière le Seigneur est sorti pour le salut de ses Christs. Dans l’Ancien Testament, les patriarches étaient appelés christs, et c’est à leur, sujet que le Psalmiste a écrit : « Il châtia même les rois à cause d’eux : Gardez-vous, leur dit-il, de toucher à mes christs et de maltraiter mes prophètes. » [1]. Dans le premier livre des Paralipomènes, ce nom de christs est donné à tous ceux qui sont sortis d’Égypte. [2]. L’Exode nous parle aussi de la confection du chrême sacerdotal,[3] avec lequel, est-il rapporté plus tard, les prêtres sont oints. [4]. Il y a encore une autre huile qui sacre rois ceux qui en sont oints, et qui est de deux sortes. S’il s’agit de David et de Salomon, c’est-à-dire du « fort de la main » et du « pacifique », il est oint de l’huile de la corne, [5] tandis que Jéhu et Azaël, leur tête est arrosée d’huile de l’ampoule, [6] vase d’argile qui a la forme d’une lentille, en grec phacos. Cyrus, lui aussi, roi des Mèdes et des Perses – les commentateurs qui appliquent ce passage de l’Écriture au Sauveur, se trompent grandement – entend ces paroles de la bouche d’Isaïe : « Voici ce que dit le Seigneur à Cyrus, mon christ, que j’ai pris par la main pour lui assujettir les nations… », etc. ; [7] ; et finalement il est dit : « Pour vous, vous ne m’avez point connu », ce qu’on ne saurait entendre du Sauveur sans impiété. Il y a encore une huile pour la dignité de prophète, et c’est avec cette huile qu’il est ordonné à Élie d’oindre Élisée. [8]. Enfin, au-dessus de toutes ces sortes d’huile, il y a l’huile spirituelle, appelée l’huile de la joie, dont le Sauveur reçoit l’onction, et il lui est dit alors : « C’est à cause de cela, ô Dieu, que Dieu vous a oint d’une huile de joie d’une manière plus excellente que tous ceux qui ont part à l’onction avec vous. » [9]. Ceux qui y ont part, ce sont, je