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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/214

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que Dieu frappa ses vignes et ses figuiers, qu’il fit périr les premiers-nés des hommes et des animaux par la grêle, et que le ver et la sauterelle dévorèrent les fruits de ce pays, le figuier en Égypte ne porta plus de fruit, et il n’y avait plus de bourgeons sur les vignes, et l’œuvre de l’olivier était trompeuse, si toutefois cet arbre croissait quelque part dans cette contrée, et les champs des Égyptiens ne donnaient pas de quoi les nourrir, et leurs troupeaux périssaient, parce qu’ils n’avaient aucune pâture, et il n’y avait plus de bœufs dans les étables, tandis que le peuple d’Israël tressaillait de joie dans le Seigneur, et se réjouissait en Dieu, son salut ; de même à la fin du monde, lorsque, l’iniquité s’étant multipliée, la charité se sera refroidie, [1] que le figuier ne portera plus de fruits, que les vignes n’auront plus de raisins, que l’œuvre de l’olivier sera mensongère, que les champs ne porteront pas de nourriture, et le reste ; alors le juste, quiconque aura été trouvé digne de l’élection de Dieu, s’écriera plein d’allégresse : « Pour moi, je tressaillirai de joie dans le Seigneur, je me réjouirai en Dieu, mon salut, car le Seigneur est ma force ; » et comme établi par Dieu au-dessus de la ruine du siècle, afin de s’élever ensuite vers les hauteurs et d’être conduit par Dieu jusqu’au faîte, il ajoutera : « Et il affermira mes pieds au-dessus de la consommation, il m’établira sur les hauts sommets » du ciel, afin que lorsque l’agonothète Jésus, qui a le premier vaincu dans la lice, proposera le prix aux chanteurs, je remporte la victoire dans le chant de ses louanges, que mes mains tirent de mélodieux accords de la cithare, de la harpe et de toutes sortes d’instruments, et que j’écrive le panégyrique du triomphateur. Et moi qui d’abord avais dit : « Jusques à quand crierai-je sans que vous m’entendiez ? et pousserai-je de hauts cris vers vous, dans la violence qui m’opprime, sans que vous me sauviez ? » et qui ai témérairement accusé sa justice et ses décrets, je louerai ensuite son équité, et mes chants surpasseront les chants de tous mes rivaux.

  1. Mat. 24, 1